La première vraie étape de ces vacances 2011 aura été Dresde en Allemagne. Dresde la nouvelle ville, celle qui s’est reconstruite après le terrible bombardement britannique survenu dans la nuit du 13 au 14 février 1945. Inutile pour les uns, (il n’y avait aucun objectif militaire à Dresde), ultime coup de massue sur le régime nazi pour les autres, les 25’000 civils qui perdirent la vie cette nuit-là dans la fournaise de Dresde ne peuvent hélas plus dire ce qu’ils pensent de la stratégie du « Bomber Command » de l’époque. Mais on peut toutefois dire que les bombes au phosphores, ont ma foi, une certaine efficacité, surtout quant on en balance 7000 tonnes. L’Anglais est vengeur c‘est vrai, les marins du Bismarck en savant quelque chose.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, Dresde fut à l’est du mur, pendant 40 ans. Pas de chance tout de même, Dresde pour sa reconstruction vit arriver une armée d’architectes, tendance Leonid Brejnev, pour renaître de ses cendres. Les communistes, appelons-les comme ça, ont donc directement construit une nouvelle ville un peu à côté de l‘originale et qui porte le nom un peu commun de Neustadt. Nos bâtisseurs rouges se sont alors surtout focalisés sur la nouvelle ville à construire sur de pratiques modèles soviétiques tellement seyant pour celle qu‘on appelait la Florence de l‘Elbe. Ce faisant ils ont quelque peu « oublié » l’Altstadt, comprenez la vieille ville, celle dont les cendres fumaient encore.
En 1992, soit 47 ans après les bombardements et trois ans après la chute du mur et des cocos qui l‘avaient construit, je m’en suis allé à Dresde. Du haut de mes 21 ans, je voulais voir ce que l’Est était alors en vrai, et surtout ce qu’il en restait. Je dois dire que je n’avais pas été déçu; la vieille ville de Dresde avait son centre historique toujours démoli ! Certains édifices ont été reconstruits sous le régime soviétique, enfin disons lentement. Mais sous l’impulsion de la réunification allemande, un vaste projet de rénovation débutait et promettait une restauration complète et à l’identique des principaux édifices de la ville. C’est du moins ce que proclamaient d’immenses panneaux, à l’attention du visiteur que j’étais.
Et bien on peut dire ce qu’on veut, mais là, ils ont tenu promesse. Dresde est la ville qui a vu le plus de monuments restaurés ces 20 dernières années.
En ce mois de septembre 2011, date de ma visite, les édifices de Dresde sont «presque» tous terminés, et ils sont magnifiques. Si vous passez par là, prenez le temps d’un café sur une terrasse surplombant l’Elbe, promenez-vous dans les jardins du Palais royal, ou sur la place de la Frauenkirche, la ville respire, elle est en paix et veut croire, comme moi, qu’elle ne brûlera plus.
Le palais Zwinger
Frauenkirche ou Notre Dame si vous préférez…