Après un mois passé au Québec, me voilà sur le retour. Un 767 visiblement en bon état, attend mon embarquement pour me ramener sur mon continent d’origine. Des images, des senteurs, des souvenirs qui se bousculent dans une mémoire encore désordonnée par tant de vécu et de découvertes. Si je les prends par bribes et au hasard, cet enchevêtrement d’images donne un medley de sensations comme; mes pieds sur un sol de verre dans la CN Tower de Toronto, les odeurs d’automne dans les sentiers des Laurentides, un mauvais café sur Queen street West, la bruine glacée des Niagara Falls sur mon visage, une soupe aux oignons à l’Uni-café de St-Jérôme, le regard inquiet d’un chevreuil en plein forêt, un chalet au bord d’un lac magnifique, la nage gracieuse d’un castor dans les eaux sombres d’un lac perdu, la délicieuse reprise de « Sweet child of mine » par un band efficace un soir de pluie dans un bar branché, une policière à St-Sauveur, les craquements suspects d’un traversier à Forestville, une brûlerie de Matane où j’ai passé mon chemin, la pluie battante et horizontale des bords du St-Laurent, le cuir d’un vieux salon dans un gîte de rêve, le ronronnement d’Orus, le chat qui mange trop, la magie de retrouvailles tardives mais sincères, la bière « rouge » de Chicoutimi, les routes interminables tracées d’une double ligne jaune, un jeu de cache-cache avec les baleines de Tadoussac, ces utiles discussions de fins de soirée, les « heures à penser » en marchant à travers de bien trop superbes endroits, un thaïlandais de Montréal où il a fait bon partager, le confort feutré d’un Escape, les canaux numériques de Sirius Radio, les tubes ricains de cette fin d’été, les regards, les ressentis, l’envie de rester.
C’était ça mon Québec 2010.