Pas de chance, l’éclipse lunaire du 15 juin 2011 s’est cachée derrière une bonne couverture nuageuse. Elle était terminée lorsque ceux-ci se sont dissipés. Pour la peine, j’ai quand même ramené un cliché nocturne d’Yverdon/VD, pris depuis Mauborget/VD. La prochaine éclipse sera en décembre.
Catégorie : Le billet du moment (Page 4 of 9)
Houspillé par la vente de votre désormais ex-club de football Neuchâtel-Xamax, je tiens ici et par ces modestes lignes, à vous signifier ma bienveillance dans la difficile période que vous traversez. Car en effet, quoi de plus dur pour un entrepreneur que de se séparer d’une société-boulet qui ne lui a causé qu’ennuis, pertes d’argent, mauvaise publicité et probablement provoqué de sérieux troubles digestifs agrémenté d’une inévitable augmentation de la pression artérielle.
Cela dit, force est de vous reconnaître une aisance certaine dans les transactions financières et en particulier dans celle qui nous intéresse, ceci en regard à votre habilité à récupérer auprès de vos « partenaires obligés » le nombre nécessaire d’actions assurant la majorité absolue, indispensables à la transaction susdite, et ce pour un malheureux franc symbolique par action. Là, bravo quel talent.
Car les gens le savent peu -et je le regrette- mais patron est un bien difficile métier. Comme disait Bernard Tapie; « C’est pas simple de diriger une entreprise, même chez les crève-la-dalle… ». J’en conviens, ce sacré Bernard avait une vision toute personnelle de la gestion de sociétés. Celles-ci sont d’autant plus compliquées à diriger lorsque le produit exploité consiste en un groupe d’humains faisant un sport d’équipe très populaire avec comme on le sait bien, un seul et souvent bien pauvre esprit.
Au moment de la reprise de Neuchâtel-Xamax il y a quelques années, j’imagine sans peine que vous, le spécialiste du batiment en béton, deviez probablement rêver de devenir le « Bernard Tapie» de Neuchâtel, succédant ainsi à un personnage autant âgé que respecté, mais usé par les folles aventures footballistiques d’une époque bien révolue.
Reconnaissez néamoins que le plus béotien des consultants d’entreprises vous aurait conseillé de ne pas mettre un seul franc dans ce panier de crabes rouge et noir. Mais probalement, et j’en suis sûr, désintéressé et n’écoutant que votre coeur ainsi que votre passion ma foi déraisonnée du ballon rond, vous avez tenté l’aventure en faisant l’acquisition de quelques précieuses actions Neuchâtel-Xamax SA, vous lancant ainsi à corps perdu dans l’aventure du foot neuchâtelois. Quel bravoure.
Car c’est à chaque interview d’un joueur de football et de ses réponses rocambolesques faites de phrases souvent sans verbe ou complément, que l’on mesure l’immense difficulté que doit représenter la direction d’un club de football. Voilà pourquoi aujourd’hui, les critiques à votre encontre me parraîssent quelque peu outrecuidantes. D’ailleurs, vous noterez au passage que je me garde bien de juger en quoi que ce soit votre gestion dudit club, et ceci pour la simple et bonne raison que je n’y connais mais alors absolument rien en la matière.
Car jamais -je dois bien le confesser- dans toute mon existence, je n’ai partagé le siège en plastique dur d’un stade au milieu de supporters avinés, chantant d’improblabes hymnes à la gloire de l’équipe adulée, hurlant ça et là d’amusantes insanités, renversant ou vomissant leur bière, insultant l’arbitre ou les cons d’en face, ou encore en distillant de pointues théories avec 2 grammes d’alcool par litre de sang sur la stratégie du dernier entraîneur pas encore viré. J’ouvre ici une parenthèse pour dire que lorsque j’étais enfant, un vaccin nommé Heysel m’avait été inoculé en direct par le biais d’un écran cathodique 4/3 en couleur, et qui m’empêche encore aujourd’hui d’aller hurler comme un atrophié du bulbe dans une tribune. Mais je m’égare et revenons-en à votre club cher Sylvio, car oui, la tempête fut rude durant ces quelques années où vous avez régné. Vous me pardonnerez j’en suis sûr de pas énumérer ici les moults et pathétiques allées et venues de joueurs, gardiens ou entraîneurs et les flots d’inepties distillées aux médias pour les expliquer, il paraît que le monde du foot est ainsi fait. Néanmoins, sous votre règne, un stade tout neuf, un magasin de farces et attrapes et encore quelques supporters ont fait (ou défait) le mythe de votre désormais ex-club. Quel parcours.
Malheureusement tout ceci n’a pas suffit à porter votre club au sommet. Les multiples entraîneurs, joueurs et autres bras cassés qui se sont succédés n’ont pas réussi à propulser votre club au but [1] que vous vous étiez fixé. C’est alors que vous cher Sylvio, le patron lassé, usé, au bord d’une bien compréhensible « nervous breakdown » à en juger vos réçentes attitudes face aux…. journalistes, avez finalement cédé vos actions à un homme d’affaire ma foi fort aisé dit-on.
Quel coup de maître. En plein désert vous avez trouvé LA dépanneuse[2]. L’homme providentiel. Un milliardaire tchétchène qui promet d’injecter, tel un pipeline pétrolier russe, des millions de francs en flot continu, arrosant par la même ce canton sclérosé par une malheureuse dette d’un milliard et des pistaches qui inquiète tant qui vous savez dont je ne citerai pas le nom par crainte de vous provoquer un psoriasis qui viendrait s’ajouter à votre probable ulcère actuel.
Cher Sylvio, tel votre fameux revers de la main repoussant les micros des journalistes, balayez ces agitateurs anti-sportifs, qui parlent des liens d’amitiés de ce nouveau patron avec le Président tchétchène Kadyrov, qui dit-on aurait sois-disant du mal à supporter des notions -sans grandes importances- comme la démocratie, la liberté, l’égalité, la libre entreprise, la critique et les vrais journalistes, je veux dire ceux qui prennent des risques.
Vous êtes un visionaire Sylvio, car La Tchétchénie, n’en déplaise à Amnesty International, c’est le nouvel Eldorado du football. Voilà une contrée d’à peine1,2 million d’habitants et qui compte 75% de chômage dans sa population active mais dont le club de football pèse 50 millions de francs. J’imagine sans mal vos yeux briller à la vision de ces chiffres. Kadyrov, le Président incontestable -sous peine de mort- de la Tchetechenskaïa Respoublika a même organisé un match amical dans lequel il n’a pas hésité à mouiller le maillot, avec de vieilles vedettes du foot ventripotentes et à la retraite comme Maradona ou encore ce pauvre Papin. Tous l’on trouvé « très gentil » et tellement « acceuillant » en lisant le chiffre de la somme qu’il venaient de gagner et regardant leurs belles montres toutes neuves en montant dans leur avion !
Et après le fabuleux match dans le stade tout neuf de Grozny, de mauvaises langues osent dire que les autorités locales ne se soucient pas du bien être de leur citoyens ? Vous en conviendrez cher Sylvio, une pareille mauvaise foi est à peine croyable.
Mais voilà, une fois de plus la presse réactionnaire critique l’évènement. Voyez-vous cher Sylvio, c’est un peu comme pour vous, pouvons-nous sérieusement reprocher un manque d’esprit critique envers un état totalitaire à ces joueurs qui en lieu et place d’études n’ont connu que le football ? A l’évidence non. Ils ne sont que de riches marionnettes dans un monde sans valeur.
Fort heureusement, les critiques ne sont pas bien nombreuses [3]et tout cela sera vite oublié. D’ailleurs, et j’en suis sûr, vous le saviez bien en cédant le « club » à cet homme d’affaire du Caucase, que les griefs n’émaneraient en tout cas pas du petit monde politique neuchâtelois car il en est, comme vous le savez, bien incapable.
Quant à vos petites phrases lâchées un peu maladroitement comme: [4] « Qu’esssssse j’en sais ? P’tèèètre qu’ça s’rrrait un bon ami l’Kadyrrrov! »[5] ou la désormais célèbre: « Ceux qui n’ont pas d’pognons z’ont qu’à ferrrmer leurrr gueule !» et bien rassurez-vous, elles resterons dans l’histoire à l’instar du coup de boule de Zidane en final de coupe du monde, à savoir l’expression maladroite d’un esprit simple dans une situation tendue.
Grâce à vous, Xamax et par là même Neuchâtel est entré dans une nouvelle ère: celle qui lui promet la perte de son innocence en voyant ses autorités devoir cotoyer l’impensable moralement. Las, force est de constater que le petit peuple n’a pas joué le jeu jusqu’à présent et les feux d’artifices offert par le nouveaux patron n’ont pas attiré les foules, quel dommage, de si beaux feux. Mais le tout Neuchâtel
qui n’aurait râté ça pour rien au monde, a sauvé l’honneur lors de la réception très réussie, donnée par le nouveau patron du Xamax à l’occasion de son accession au trône. Ah merci Sylvio, car si vous n’aviez pas vendu Xamax au Tchétchène, nous n’aurions pas eu le l’indicible plaisir de voir l’espression plus qu’embarrasée d’une conseillère communale de la ville de Neuchâtel, attablée aux côté de la nouvelle direction caucasienne du Xamax, refusant toute interview, s’évitant habilement au passage un naufrage médiatique. Quelle belle image, presque tous nos conseillers nationaux, d’états, communaux, et autres personnages influents privés ou publics étaient là pour profiter du bon repas et des discours en tchétchène du nouveau boss qui ne pipe pas un mot de français, malgré sa présence à Genève depuis 20 ans. Le tout était agrémenté avec goûts par des clowns locaux comme Cuche et Barbezat qui ont dû oublier ce qui leur reste de dignité dans les WC publics de la maladière. Quelle belle fête.
Cette belle soirée précédait de quelques jours la finale de la coupe Suisse où Xamax a fait ce que l’on attendait de lui, c’est à dire se vautrer lamentablement devant un nombreux public. Alors le nouveau boss et son cigare ont mis un terme à la fête avec une certaine délicatesse, en mettant à la porte à peu près tout le monde, dont même ceux qui défendaient leur nouveau patron en menaçant de plaintes pénales quiconque tenterait de diffamer les intouchables. Il paraît que même les mouches ont peur de voler en ce moment à la Maladière.
A votre dernière apparition télévisée je vous ai trouvé une bien mauvaise mine. Alors cher Sylvio, profitez de vous refaire une santé dans votre grand retour à l’anonymat. Anonymat dont vous allez pouvoir mesurer les bienfaits, car il se dit par Neuchâtel -et réjouissez-vous en- que vous serez bien vite oublié.
Pour terminer cher Sylvio, et même si je ne le faisais pas avant, vous ne m’en voudrez pas si je n’assiste pas aux prochains matchs de votre désormais ex-club, j’ai d’autres obligations. Je ne lirai pas non plus la page des sports du Figaro -pardon de l’Express-, tant la suite des futures aventures du club Tchétchène m’indiffèrent. Néanmoins, je suis certain que les supporters et les courageuses autorités de la ville se réjouissent déjà des nouvelles personnalités qui composeront le carré VIP de la Maladière. Voyez-vous, l’avantage dans le foot, c’est qu’il importe peu qui dirige, il y aura toujours des supporters. Le foot est l’opium du peuple, les gouvernants le savent bien, même en Tchétchénie.
Avec certes un peu de détachement, recevez, cher Sylvio, l’assurance de ma bienveillante compassion.
Micheline c’est notre Présidente à nous les Hélvètes. Conseillère fédérale et venant de la Genève-internationaaaale, elle a été élue tout récement comme Présidente de la Confédération à juste ça, c’est à dire à un cheveu dans la soupe ou presque ! Hormis sa coupe de cheveux rappelant les heures de gloire -heureusement passées- de Mireille Mathieu, elle a plutôt du caractère Micheline et surtout, elle n’aime pas du tout les contradictions, fussent-elles de politiciens ou plus encore celles de son entourage direct. Une main de fer la Micheline. Dommage que ce manque évident d’esprit d’autocritique lui fasse si cruellement défaut, car tout de même, les récents évènements nous démontrent qu’il faudrait parfois un peu plus que la contredire. Car Micheline, question bourdes, c’est un peu notre championne « over categorie’s » à Berne.
L’histoire commence, un soir de juillet 2008, la Justice genevoise ordonnait l’interpellation bêtement musclée d’un couple d »intouchables » Hannibal et Aline Kadhafi; Respectivement fils et belle-fille d’un dictateur à la tête d’un pays producteur de pétrole. Régime pour qui, la plupart des pays occidentaux, rampent à ses pieds, sans parler des Etats africains qui lui « doivent » beaucoup -de valises de cash-, de sa gratitude, qui sert généralement à financer de justes causes, comme par exemple des révoltes, guerrillas et parfois même, s’ils sont la forme, un petit génocide local. Car de l’autre côté de la Méditerranée, il en est ainsi, point de démocratie ou autre utopie progressiste qui voudrait un monde meilleur. Des clans, issus eux-mêmes de tribus, règnent sans partage sur ces régions désertiques mais ô combien riche en matière première. C’est une sorte de moyen-âge moderne pour ces dictateurs, utilisant les armes de leurs anciens bourreaux colonisateurs, à savoir l’asservissement, la confiscation des richesses du pays, l’esclavage, le droit de vie ou de mort, bref tout les réjouissances d’une dictature bien portante. La petite Justice genevoise, sûre de sa doctrine toute occidentale, ne se doutait certainement pas de la crise majeure qu’elle allait déclencher en ordonnant l’arrestation de ces gens-qu’il-ne-faut-pas-embêter-parce-que-c’est-comme-ça.
Mais, à Genèèève, d’où vient Micheline, on cultive des traditions fort différentes à celles de l’Afrique du nord, comme les droits de l’homme, la justice et autres valeurs démocratiques basiques. Tout ceci, dans la même ville qui abrite les fortunes colossales des dictateurs ou autres hommes de pouvoirs, et qui d’ailleurs font certainement partie probablement du même club de golf que le clan Kadhafi. Micheline elle, ne règne pas. Mais confortablement installée à Berne au département fédéral des affaires étrangères, elle ne doute pas. Dans ce département, elle n’a jamais eu vraiment à s’occuper d’autre chose que de défendre les intérêts de l’Hélvètie dans le cadre de questions politiques – et pour cause- comme par exemple les négociations bi-trucs avec la courageuse UE, ou, en bonne hélvète[1], offrant ça et là les services de la Suisse comme médiateur entre deux bélligérants se mettant joyeusement la pâtée par population interposée depuis longtemps, donnant au passage l’image d’une femme d’Etat, oeuvrant pour un meilleur monde. Bref, toute l’illusion proprette d’une diplomatie intelligente au service de notre bon pays.
Mais voilà, notre monde -et les diplomates professionnels le savent bien- est fort différent selon les endroits où l’on se trouve. C’est d’ailleur à se demander si Micheline, ou plutôt si ses services, ont simplement accès à Wikipedia. Si tel avait été le cas, Berne, comprenez, La Suisse, aurait immédiatement compris à qui nous avions à faire lors de la crise libyenne. Notons au passage que la naïveté ne doit pas être une tare réservée au DFAE. La Tribune de Genève (journal à grand tirage, donc très bon pour la cheminée), qui dans une plus que stupide course au scoop, publie les photos « police » (obtenue de manière illégale) de l’interpellé aux cheveux gominés par manque de goût, sous le prétexte affligeant du droit l’information. Cela déclenchera au passage l’enragement du clan Kadhafi. On connait la suite, deux ans de prise d’otages pour deux de nos concitoyens, un cafouillage politique indescriptible sous la coupole et qui va produire des dommages irréversibles à notre gouvernement en terme de crédibilité et accessoirement, de bien faire rire le clan Kadhafi, qui va encaisser au passage une tout petit million et demi de nos francs, versé par Micheline.
Mais voilà que l’histoire -la taquine- met à l’épreuve le clan sanguinaire dans son propre pays. Les voilà tous en danger, par un bête vent de révolte de son propre peuple (si on peut parler ainsi), et propagé par ses voisins directs en quête de liberté. Des troubles impensables même quelques heures auparavant éclatent en Libye. Alors tout le monde se met à rêver. Kadhafi tantôt tyran, tantôt terroriste -ce qu’il a lui-même reconnu-, tantôt meilleur pote de harem de Berlusconi, tantôt campeur de l’Elysée, Kadhafi le furieux pourrait bien se retrouver au bout d’un corde sur la place verte. En quelques jours, l’Est du pays n’est plus sous le contrôle du clan. Des militaires désertent et rejoignent les »insurgés ». Ils se montrent au yeux du monde, veulent la liberté, et peut-être même la démocratie qui va avec, va savoir.
Alors Micheline intervient chez Darius[2] , et parle de « régime criminel », s’insurge contre le clan Kadhafi avec une verve qui fait plaisir à entendre. Fini, le Tribunal arbitral chargé de résoudre le conflit entre les deux pays, suspendu et quasi jeté aux oubliettes en direct live. « Il n’y a plus de partie plaignante » (un peu comme pour le couple Hannibal et Aline). La Suisse veut des sanctions elle n’a n’a jamais eu peur de Kadhafi. Micheline se lâche une peu, a du plaisir, un peu comme chez Morisod et ça se voit.
Sauf que voilà, donné pour perdant par notre Ministre visionnaire devant un Darius bouche bée, le Tyran et son clan a retourné la situation en sa faveur. Une opposition désorganisée, peu armée, n’a pas réussi la révolution tant espérée. A l’heure où j’écrit ces lignes, la garde rapprochée de Kadhafi est probablement entrain de liquider les « insurgés » et les rivières de sang promisent par le fiston Kadhafi sont en bonne voie de remplissage. La pensée du jour à Benghazi doit être; Ah, il va falloir penser à se barrer là !
Face à cette nouvelle donne, l’Europe se couche et nous donne la nausée, en commençant par l’Allemagne et la silencieuse et embarrasée Italie. Les USA ne veulent pas s’engager -à juste titre d’ailleurs mais pour d’autres raisons- et la ligue arabe tousse, incapable de quoi que ce soit. C’est un monde de burnes-molles, qui se désintéresse du problème, apeuré simultanément par une catastrophe nuclaire au Japon, qui fait autrement trembler le monde. Tant pis pour les Libyens, visiblement le monde s’en fout, sauf le discret Ban Ki-Monn, qui demande un « cessez le feu ». Oui je sais, c’est des déconneurs à l’ONU. Allez et si on votait une résolution, histoire que l’histoire ne nous en tienne pas trop rigueur.
Reste Micheline, qui a dit des bêtises chez Darius et qui a vendu la peau du dictateur avant qu’il ne soit tué, et il y a fort à parier que Mouammar soit très fâché. Ca va encore être notre fête ! Espérons deux choses: Premièrement que le tyran ne reçoive pas la TSR, et deuxièment qu’il chute tout de même, par une petite trahison entre amis par exemple, histoire de nous éviter de nouveaux déboires avec les verts, j’veux dire les libyens, pas Ueli Leuenbeger. Si notre dictateur décide à nouveau de nous ébouriffer Micheline, on peut craindre le pire, car car comme elle nous a fait une belle démonstration, notre Micheline nationale et ses services ne savent pas trop comment faire, quand ça chauffe un peu fort.
Une fois les opposants du régime de Kadhafi vaporisés au lance-missiles d’origine russe, Jean Ziegler pourra retourner boire le thé en Libye, avec ses amis. Il paraît qu’on aura un bel été à Tripoli.
Il en faut du temps pour se rendre compte qu’il s’en est passé…du temps. Serge Gainsbourg, il y a vingt ans, une nuit de mars 1991 s’en est allé en silence. Il disparaissait alors que You’re under Arrest, son génial et dernier album studio, résonnait encore dans nos têtes, enfin celles qui étaient réceptives bien sûr. A l’époque, personne n’était dupe, Gainsbourg ne ferait pas un bon centenaire, mais quand même, c’est en mourant seul chez lui qu’il nous a donné sans le vouloir sa dernière leçon, celle de l’absence.
En 1987, à la sortie de ce qui allait être le dernier album studio de Serge, la Radio romande avait envoyé l’actuel directeur de la 3 faire une interview de l’homme dans l’intimité de son appartement parisien. Je me souviens très bien de cette émission, j’en avais même enregistré une partie, découvrant au passage que la Radio romande d’alors était capable de faire des trucs intéressants, même pour un gamin de 16 ans. Un montage sonore excellent sur fond de Melody Nelson, et un Gainsbourg qui s’était confié, guidé dans un dialogue intelligent avec Jean-Luc Lehmann, accompagné j’imagine pour l’occaison, de son meilleur Nagra. D’ailleurs c’est ce même Jean-Luc, qui a mis en place en décembre 2010, une incroyable émission dédiée, dont les podcast des surprenantes interviews réalisées à l’occasion sont là. J’aime à penser que l’opération de Couleur 3 est probablement le meilleur hommage rendu en regard aux bouzasses des chaînes françaises qui agitent d’improbables et pathétiques marionnettes de la variété actuelle, et mettant en scène ces ineptes afin d’interpréter (le verbe est juste, mais à leur façon) des chansons de Gainsbourg. Pauvre Serge, pauvre France.
Pour la petite l’histoire, je dois confier qu’en 1988 avec mon pote de l’époque, nous avions réussi par je ne sais quel stratagème, à persuader nos autorités parentales respectives, d’aller voir le beau Serge au Zénith de Paris pour la tournée 1988 de « Gainsbourg en cavale », et probablement par la même de se faire payer le billet. Merci à eux. Ainsi, du haut de mes 17 ans, j’ai vu Gainsbourg à quelques mètres de moi, dans cette salle devenue mytique, fumer trois paquets de clopes en 1h30, tout en distillant un live énorme. Comble de la chance, c’était le soir où le concert était enregistré, le p’tit Lulu doit peut-être s’en souvenir, en tous cas moi, je ne suis pas près de l’oublier.
Les différentes périodes de Serge Gainsbourg sont loin de toutes me passionner, et sur l’ensemble de sa carrière il y a quand même quelques bons canards ! Mais la période « Gainsbar », où je l’ai découvert, reste celle qui me provoque les plus belles émotions, ceci probablement en lien avec les souvenirs de l’époque d’alors. Sa mort m’avait provoqué une vraie tristesse, alors peu comprise. Gainsbourg n’avait pas que des fans.
Dans sa discographie, hormis ses excellents albums studios, je recommande néanmoins, les deux derniers Live du Maître. D’ailleurs, Arte a eu la bonne idée de diffuser le « Bataclan 1985 » l’autre soir, que du bonheur.
Ici la planète des Singes, tu nous manques peu Serge !
Il est une région près de chez moi dont la beauté peut couper le souffle au sens littéraire du terme; C’est La Brévine. Surnommée la Sibérie de la Suisse pour ses basses températures hivernales et extrêmes, elle envoûte par ses paysages d’hiver. Il n’y a que très peu de neige en ce mois de janvier mais le froid, lui, règne en maître absolu. Ainsi les patineurs du dimanche rayent l’épaisse glace du lac des Taillères, sous la lumière d’un hiver comme il se doit, c’est à dire froid.