Catégorie : Le billet du moment (Page 5 of 9)

Météo 2011

En janvier, éreinté par une fin d’année comme toujours trop chargée, on s’éveille regardant à l’est ce nouveau jour qui se lève lentement. Ambiance crépusculaire d’une nouvelle ère, pleine d’espoirs… Au matin du jour de la nouvelle année, tout est plus lent, plus calme… C’est la période où la fin fait partie du passé, où « l’étape » est franchie, où le temps, passé trop vite ou pas, nous donne l’impression de nous jouer des tours. L’année écoulée disparaît à jamais dans le passé, archivée dans nos mémoires humaines ou numériques.

Ces premiers jours de l’année, qui symbolisent une nouvelle époque, sont le plus souvent vécu à ne rien faire ou par se remettre en regardant son alca selzer effervescent faire des bulles dans un verre d’eau, c’est selon. Étrange coutume, à laquelle je me fais sans peine. Non pas au mal de tête, mais ces moments de calme……..avant la tempête. Car sans vouloir jouer les astrologues à deux balles, la tempête est bel et bien devant.

Je souhaite donc au lecteur de ce blog, une bonne année 2011 et sortez couvert !

Retrouvailles

C’était dans la deuxième partie des 80’s. Des ados, un quartier, une ville moyenne en altitude, une lumière de printemps rasante, des hivers froids. Dans cette région ouvrière, un peu plus rigoureuse que les autres, une génération sortait d’une enfance pas forcément facile pour tous, et se voyait propulsée par le temps qui passe dans le monde des « grands », celui de l’adolescence. Le milieu de cette décade c’est une ambiance de guerre froide en fin de vie, de centrale nucléaire explosée qui nous fait peur. Mais c’est aussi une insouciance moderne, un fond de FM et de télévisions musicales naissantes, ces couleurs fluo que je déteste tant. Dans un quartier cette ville, un groupe d’adolescents partageant tant de différences, d’origines, de caractères, de physiques, de formes, de milieux, se côtoyaient au hasard des rencontres. Une chose est sûre, cette période de la vie rythmée par des bouleversements quotidiens et des découvertes, la perception des différences n’a pas « la pollution de l’expérience ». A 15 ans tout est possible, admissible, envisageable. Un contexte finalement assez cool pour nos premières découvertes du genre humain et de ses multiples et complexes facettes. Nos expériences sociales sont d’ailleurs passées par bien des choses; groupes d’amis, écoles et leurs activités « annexes », où encore les premières soirées d’été hors de chez soi entre chiens et loups, « avec heure de rentrée » et qui laisseront d’indélébiles traces dans nos mémoires. De cette époque plein de souvenirs se sont gravés en moi, en nous. Ceux-ci me reviennent sous différentes formes. C’est drôle mais j’ai une mémoire de la lumière; lumière du jour, de saison, du soleil ou artificielle, la lumière donne des couleurs à mes souvenirs. Sensible d’aussi loin que je me souvienne à la lumière et à l’image qui s’imprègne en moi, Je les intègre en général très bien. Je me surprends parfois à retourner dans les endroits que nous fréquentions plus ou moins aux mêmes périodes, ceci juste pour y ressentir la lumière ou les éléments comme le vent par exemple. Pourquoi ? Parce qu’eux ne changent pas. C’est une excellente machine « émotionnelle » à remonter le temps. Je revois alors certains d’entre-nous, juste là, entrain de rire ou de parler, inconscient et si loin de se douter de la vie qui les attends. Parmis les silhouettes de mes souvenirs, certaines sont devenus des complices involontaires de ce passage vers le monde des grands et le sont restés, c’est ce qu’on appelle des ami(e)s.

C’est un parcours plein d’obstacles que cette adolescence, mais contrairement aux idées reçues, ceux-ci ne sont pas tous à franchir. Bien sûr, et comme souvent dans l’existence, on ne peut évidemment pas le savoir à l’avance. Alors dans cette nouvelle ère de la vie, inconscient d’expérience et de recul, on se lance à corps perdu avec le meilleur de nous-mêmes, pour y découvrir tout ce que sont et font les humains, avec souvent une notion bien floue du bien et du mal. Apparaissent et s’installent alors dans notre structure intérieur les sentiments et sensations qui nous construisent. On se découvre alors pleins de sentiments; des plus beaux aux plus moches, des caractères les plus doux aux plus insupportables; la jalousie, la peur, l’angoisse, la joie, l’amour, la déception, le chagrin, le plaisir, bref des milliers de choses qui nous font et nous défont, et qui agirons longtemps sur notre fonctionnement intérieur. Mais le temps passe, et il passe même vite, bien que la notion de temps pour un adolescent paraisse plutôt lente à ses yeux. Et dans la tourmente du temps qui passe un jour arrive où la fin d’une année scolaire, d’une période donnée, d’un passage dans une autre école, des débuts d’études ou d’apprentissages, nous sépare pour longtemps ou pas, parfois pour toujours. Les intérêts induits par cette adolescence commune changent et les destins de chacun prennent forme. La fin de ces périodes met un terme à des amitiés, des alliances et promettent de nouveaux challenges. Mais déjà pour certains(es), commence le calvaire d’une vie qui part de travers. On découvre alors l’échec, la marge, l’enfer d’une déchéance annoncée. Ainsi est fait le monde, chaque génération voit une partie de ses acteurs, sombrer dans la fange humaine et terminer son existence dans un sac en plastique noir, un soir de pluie. Pour ceux qui n’ont pas trébuché, tous ont ressenti ce sentiment d’impuissance face à la chute de l’autre, le sentiment de ne pouvoir rien y faire, d’impuissance et devoir vivre avec cette réalité. Il commence tôt si on ouvre un peu les yeux.

J’ai pourtant aimé être adolescent et toute cette période, malgré tout les épreuves qu’elle nous oblige Elle a ça de magique, elle donne le goût du « tout est possible ». J’ai bien de la peine à y croire, mais 25 ans, un quart de siècle, se sont écoulés pour moi depuis cette époque. Mais cette année, la vie m’a fait croiser le chemin d’un de ces acteurs de mon adolescence. Voilà près de 15 ans que l’ont ne s’était pas vu. Nos vies ont pris des chemins bien différents, passant même par un autre continent. Mais une fois le contact rétabli et après moult échanges de mails, je me suis décidé à aller dans ce gigantesque pays qu’est le Canada en profitant de vacances pour revoir cet ami d’alors. Qui allais-je retrouver ? En quinze ans beaucoup de choses peuvent changer. Mais j’avais un bon pressentiment. Alors un fameux samedi soir, mon 4×4 de location m’a conduit jusque dans un bled improbable, au milieu d’une forêt aux incroyables couleurs d’automne. Et comme dans un film, mon pote m’attendait sous le couvert de l’entrée de sa belle maison de bois. 15 années séparaient notre dernière poignée de mains. J’ai beaucoup aimé ces retrouvailles et son cortège de sensations, ceci d’autant plus qu’elles se sont déroulées quelque part en Amérique du nord, ajoutant ainsi un goût d’aventure lointaine, car pour y parvenir, le chemin a été long.

En grillant des côtelettes aux dimensions locales, nous parlons de beaucoup de choses avec mon pote, on a presque tendance à tout mélanger, les époques, les gens, les noms, tant on a de choses à se dire. Un sentiment que je connaissais pourtant, va me submerger plusieurs fois durant cette première soirée. Ces souvenirs pourtant présents dans ma mémoire, mais dormants, qui se sont soudainement activés par des phrases, des images, des noms, bref tout ce que l’on a en commun dans le souvenir. J’ai trouvé ça génial, qu’autant de choses refassent surface. J’en avais oublié pas mal des épisodes de mon adolescence, des beaux, des moins beaux et parfois même certains un peu honteux, il faut bien le dire. Puis il y a ces quinze ans sans nouvelle, quinze années faites d’aventures rocambolesques, d’épreuves, de joies, de tristesses, de réussites et d’échecs, mais quel parcours. Aujourd’hui, c’est aussi pour nous la fin d’une époque ou plutôt un tournant qui s’amorce. Le plus difficile à admettre pour moi, c’est cette jeunesse désormais derrière nous et l’entrée dans un monde dit mature, avec pour seul avantage bien moins de naïveté et un peu d’expérience de vie sous forme, espérons-le, de sagesse. Un constat aussi; celui de la vitesse à laquelle le temps déroule ses effets sur nous. Ni lui, ni moi n’avons vu passer ces années et aujourd’hui, quelques rides, ou cheveux gris apparaissent ça et là et qu’il faut bien accepter. On s’observe, on inventorie aussi les changements physiques de l’autre, mais on se reconnaît. Certains gestes ont aussi une mémoire, faisant revivre ces fameux souvenirs endormis. Puis il y a le bilan; en quinze ans, quelques unes de nos connaissances ont disparues, balayées par une maladie, un platane, une 5,56 militaire ou je ne sais quoi. A bien y réfléchir, je suis allé déjà quelques fois dans une église, abattu par la perte de quelqu’un, abominant le sermon gêné d’un curé de campagne, peinant à trouver les mots justifiant une mort aussi injuste que précoce.

Il faut bien l’admettre on est à mi-parcours dans nos vies et il va falloir bien regarder la suite. L’avenir n’a évidemment plus le même horizon qu’il y a 15 ans. Ces retrouvailles m’ont aussi provoqué une réflexion en relation avec ma propre existence. Yann, mon pote, a fait ce que je n’ai pas fait à l’époque, où plutôt ce que j’aurai dû faire; Il est parti. Il a quitté notre pays confortable pour autre chose, un ailleurs mieux ou pas. Lui, c’est au Canada qu’il s’en est allé. Parti car la vie en a voulu ainsi, le poussant à faire quelque chose d’autre, parti dans l’urgence, l’urgence de donner du sens à sa vie en danger. Un sens qui diffère de celui qu’il convient de se donner, si l’on reste sans se poser de question. Ce courage de partir dans un moment de difficulté m’a donné à quelque part une leçon, malheureusement pour moi un peu tardive. Je ne peux m’empêcher de penser à mon propre parcours. A 20 ans, je rêvais de partir, de vivre quelque chose d’intense, de nouveau, non pas qu’il s’agissait d’une nécessité, mais simplement d’une envie, d’une sensation, d’un besoin intérieur. Mais voilà, je ne l’ai pas fait. Je me souviens très bien du moment où j’avais pris cette décision; rester ou partir ? A un de ces moments où la vie réclame un choix, moi je suis resté. Je l’ai fait car j’étais amoureux. Ce choix peut paraître bien pathétique auprès de ceux qui sont eux partis, mais à ce moment-là, je m’étais persuadé que c’était le seul et le bon choix, même si sans vouloir chercher d’excuses, j’avais tout au fond de moi le sentiment que je me trompais. Ce sentiment, je l’avais alors enfoui sous des tonnes de bonnes raisons et mon fort intérieur n’a pas pesé bien lourd dans la décision. Je me suis alors efforcé de lancer mon existence dans une direction précise, poursuivant un objectif de vie bien plus conventionnel que le sens initial que je voulais lui donner. On appelle ça la raison, un peu comme pour s’excuser d’avance de l’avenir plat qu’on se réserve en entrant dans le rang. Quelques années plus tard, ma première bonne claque de la vie provint de mon divorce. Je regardais alors avec bien de l’amertume ces années que j’avais perdues dans cette vie de couple inepte et sans avenir, car bien sûr, installé dans une vie confortable, l’envie et probablement le courage de partir était passé. J’avais raté le train et même la gare sur ce coup-là. Tant pis pour moi. Étant seul responsable de ma condition, je m’octroie parfois des regrets puis, je les range dans un tiroir de ma mémoire, mais lorsque par mégarde, il s’ouvre, leurs goûts me reviennent, un peu comme cette mémoire des lumières qui active le ressenti. Même si je suis passé depuis longtemps à autre chose, je regretterai toujours de ne pas être parti.

J’ai passé un mois dans le pays d’adoption de mon pote, un pays d’immigration, ou bien avant lui, tant d’autres sont venus tenter leur chance avec succès ou pas. J’ai aussi compris pas mal de choses sur la vie d’ici. Mais son parcours reste atypique et je ne pense pas que beaucoup d’entre nous, je veux dire, de la génération d’ados de mon quartier, puisse dire qu’il a parcouru tous les états d’Amériques, Alaska comprise, au volant d’un Kenworth. Tous nos parcours sont respectables, mais j’admire le sien, parce qu’il y a du courage, de la renaissance et de l’aventure.

Alors l’ami Yann, je peux dire que je suis bien heureux de te connaître toi qui, de toute manière, est lié à mon existence par ce passé commun. Longue vie.

(j’aimais un peu trop les filtres Cokin dans ma jeunesse)

Derniers coups de miroir

A contrario de l’arbre plus que centenaire, le boîtier numérique a une vie relativement courte. Dans la préhistoire de la photographie, le bon vieux argentique, bien manuel, « durait » plus longtemps et rassurait son utilisateur, sûr de lui, sûr de son fait….convaincu quoi ! Mais voilà, l’an 2000 est arrivé et les boîtiers numériques et ceux qui les développent ont changé la donne, à l’instar de ce qui se passe dans notre monde. Une excellente machine se voit expédiée à l’âge de pierre numérique en quelques mois par des amateurs (et autres super pros) assoiffés d’avancées technologiques. C’est un peu comme ça dans notre monde, un jour au sommet, le lendemain au fond du trou à se faire enterrer vivant par ses anciens amis, ou ceux que l’on considérait jusqu’à lors comme tels. Mais revenons à ce vieil arbre en bois dur, bien plus que centenaire et qui a vu passer des générations d’hommes, s’évertuant à faucher ce coin de paradis où il réside, n’est-il pas le témoin, bien involontaire de nos actes imbéciles, manqués, ou même parfois victorieux, et qui à l’échelle de son temps, ne représentent finalement rien. Le silence de cette pâture est si loin des tourments de ce monde. Isolé au milieu de cette immense clairière, il est maintenant si vieux, qu’on peut le traverser physiquement. Une partie de son bois mort a laissé un trou béant qui permet en un geste, de passer sous trois cent ans de lignification et de se dire au passage, que malgré cette décadence apparente, il a toutes les chances de nous enterrer et peut-être même nos descendants. Dans deux cent ans, sa souche suscitera encore l’admiration, alors que nous autres…… En fixant dans le temps un arbre tri-centenaire avec une technologie qui dure aussi longtemps que l’éphémère du matin, il y a là un paradoxe qui suggère de longues heures de réflexion. Bref, tout ça pour dire que je suis comme tout le monde et que je vais changer de boîtier, pour un meilleur, un-plus-mieux-bien-et-tout-et-tout !

Comme il me manquait dans ce blog un galerie d’été, c’est maintenant corrigé avec les derniers coups de miroir de mon reflex numérique super démodé. C’est là !

Episode de bise

La terrible bise de ce début de mois de mars 2010 nous a fabriqué de biens beaux glaçons ! Avec des pointes à 90km/h la bise a soufflé des tonnes d’eau sur les berges du lac de Neuchâtel, nous offrant ce magnifique spectacle.

Plus d’images dans la galeries « C’est bôò l’hiver »

Le Pactole

C’est l’histoire d’un petit village accroché à la montagne dans la vallée du Trient, dans le magnifique canton du Valais. Du haut de ses 1200 mètres d’altitude, il regarde passer le temps depuis le 12ème siècle, date à laquelle on trouve une trace de vie « permanente ». A Finhaut, c’est comme ça que se nomme ce village, Il paraît qu’on y respire de l’air un peu meilleur qu’ailleurs. C’est grâce à cet or invisible et aussi à la proximité de glaciers magnifiques, que ce village découvrit les joies de l’expansion économique grâce entre autres, à la manne inespérée de quelques Lords anglais, inventeur du tourisme contemporain, qui affluèrent en nombre à la fin du 19ème siècle. Nos Grands-bretons d’alors, probablement fatigués de l’immensité l’Empire britannique de l’époque, venaient se ressourcer en masse en puisant à plein poumons l’air frais et gratuit de Finhaut, les purifiants ainsi des cigares cubains ou de l’opium chinois. Entre 1860 et 1911, on construit quelque 23 hôtels, dont certains très luxueux, dans ce village alors habité par 450 fignolins.

En 1925, les Chemins de Fer Fédéraux font construire un barrage nommé Barberine, nom de la rivière qui va le remplir, permettant aux trains de Suisse-romande de se passer du charbon. En 1955, dans la même vallée, on édifie un nouveau barrage dit du Vieux-Emosson. Puis, entre 1967 et 1973 on construit un peu plus en aval, un nouveau barrage bien plus grand qui va noyer la petite vallée d’Emosson et son hameau, ainsi que ponctuellement l’ancien barrage de Barberine. C’est le barrage d’Emosson.

Pour Finhaut et la vallée du Trient, ces ouvrages gigantesques sont un peu le Jackpot en terme de revenus, car la manne touristique s’était entre temps quelque peu tarie. C’est précisément du jackpot hydraulique dont je vais vous parler.

Tout les 25 ou 30 ans, on (re)négocie la concession d’exploitation du barrage d’Emosson. Finhaut, village comptant actuellement 350 habitants, pourrait recevoir pour ce renouvellement jusqu’à 100 millions de francs. Vous avez bien lu 100 millions de francs.

Mais que faire d’un tel pactole ? Finhaut a déjà toute les infrastructures imaginables dont une piscine couverte, une salle d’exposition, de sport, des hôtels, des bistrots, des restaurants, une belle route d’accès. Dès lors, on imagine facilement la galère pour ce conseil communal qui doit réflechir à la solution idéale pour dépenser le plus intelligement possible cet immense paquet de pognon qui tombe sans même qu’on l’ait demandé. Sacrée législature!

Eh bien les autorités de Finhaut ont eu une idée toute valaisanne. Ils vont (re)lancer le tourisme local en proposant à leurs citoyens d’investir l’argent de la concession dans un complexe hôtelier comprenant 60 chambres et centre thermal. Le tout devisé à 100 millions précisément ! Allez, ajoutons que, et le détail m’amuse, ce projet de centre thermal émane de la société de Christian Constantin, le magniat de l’immobilier valaisan et accessoirement Président emblématique du FC Sion. On peut comprendre que les autorités fignolaises, démunies devant un tel paquet de billets se retournent confiante vers un ponte de l’immobilier, habitué à brasser des millions, qui va leur concocter un projet digne ce qui se fait de mieux en matière immobilière valaisan. Car si 100 millions de francs cash tombe en Valais, il est presque normal que se soit dans les poches de Constantin. Mais je m’égare.

Imaginons que les habitants de Finhaut fassent preuve d’une intelligence fine et se refuse à un projet aussi gargentuesque qu’inutile et qu’ils imaginent une tout autre solution. Voyons une autre piste.

Que faire avec 100 millions de francs lorsqu’on a déjà presque tout. Et bien avec une telle somme, Finhaut pourrait tout simplement devenir le premier village au monde ayant un impact zéro sur l’environnement, ceci en terme de pollution quelle qu’elle soit. Imaginons que cette somme d’argent incroyable serve à assainir tout les bâtiments et habitations du village aux normes les plus élevées en matière d’économie d’énergie et d’isolation. Façades, fenêtres, toitures, systèmes de chauffage, on change tout et avec des matériaux neutres et renouvelables. Plus une seule goutte de mazout ne serait utilisée pour chauffer les demeures des fignolais habituées au froid mordant des hivers alpins. Et pourquoi pas la construction d’une centrale de chauffage à distance utilisant des énergie renouvelables. L’installation de panneaux solaires et photovoltaïques sur les toits des maisons produiraient en été autant de l’énergie pour l’eau chaude sanitaire que de l’électricité revendue dans le réseau et ceci pour chaque construction. Quelle ironie du sort, grâce à l’argent de l’énergie hydraulique, un village vivrait en avance sur son temps et se paierait le luxe de revendre de l’électricité verte à son fournisseur. Pourquoi Finhaut ne deviendrait-il pas responsable et en avance sur son temps. Pourquoi Finhaut ne comprendrait-il par que le tourisme ce n’est pas seulement des hôtels de luxe et des centres thermaux dont le Valais ne sais plus que faire. Devenir une vitrine technologique pour l’habitat de demain, repenser la vie villageoise par le partage des ressources naturelles dans le respect de chacun. Devenir un exemple aux yeux du reste du pays et pourquoi pas du monde n’est-il pas la meilleure carte de visite possible ? Une nouvelle forme de tourisme ferait alors son apparition. Un tourisme de personnes respectueuses de leur environnement qui ont le désir de changer leur habitat en évitant les erreurs du passé. Souvenons-nous des 23 hôtels du début du 20ème siècle. Gageons que les fignolais ne répèterons pas l’histoire, qui a laissé des bâtiments vides et disproportionnés en regard de la taille du village.

Bien sûr vous me direz que ce n’est pas à la communauté de payer des assainissements aux propriétaires. Eh bien oui, faisons cet investissement. C’est un challenge inédit et historique. Il ne s’agit pas d’enrichir les uns ou les autres, mais bien de tenter une expérience unique. Pour les locataires le bénéfice de ces investissements massifs se feraient sentir sur le coup des charges et même des loyers. Une fondation pourrait gérer les fonds alloués aux propriétaires qui en contre partie devraient accepter que les investissements consentis dans leurs demeures servent de vitrines technologiques. Finhaut deviendrait alors unique au monde, un endroit où le cadre de vie serait le plus sain et probablement le plus agréable.

Finhaut et les autres villages de la vallée du Trient ont une chance incroyable; Dans quelques temps. des moyens financiers démesurés vont venir remplir les caisses de leurs différentes communes. Si ces dernières n’oublient pas qu’elles doivent assurer à leurs administrés un cadre de vie répondant au mieux à leurs besoins, elles ont alors la chance unique de changer quelque chose, d’être innovantes et en avance. Espérons qu’elles sauront le faire.

« Older posts Newer posts »

© 2024 The Nostromo.ch

Theme by Anders NorenUp ↑